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Myspace

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SES MOTS ET SES PENSEES…

Au fil des interviews qu'il donna, de 1962 à nos jours, Claude Nougaro a très bien défini, selon sa conception, ce que ne devraient pas être la chanson, le chanteur et le système qui les soutient: le show-business. Mais ce qu'il définit clairement (au travers des réponses simples qu'il donne aux questions qu'on lui pose) est ce qu'il fait et veut faire de sa vie, de sa voix et du métier qu'il a choisi à partir de ce qu'il est, de ce qu'il ressent et de ce qu'il aime. Écoutons-le se trouver…

"Moi je vis toujours dans un rêve. Je rêve ma vie. Je voudrais être représentatif de la sensibilité moderne. Je voudrais être un poète de notre temps, installer dans la chanson un romantisme moderne."

"J'ai toujours été très influencé par le cinéma, alors je m'essaie à écrire une chanson comme un metteur en scène fait son découpage, plan par plan, pour obtenir des images que l'auditeur puisse installer dans un décor précis, en imagination."

"Je voulais chanter de la peinture (Victor). Les mots partiront de ma bouche pour aller sur la toile et les couleurs quitteront le tableau pour devenir verbe."

"Un artiste est fait pour dire ce que les autres ont envie de dire mais qu'ils ne savent exprimer."

"La poésie écrite est faite pour être lue. La mienne trouve sa musique... avec la musique."

"Ce que je veux, c'est m'exprimer le plus complètement possible. Et je me refuserai toujours à faire la moindre concession dans ce domaine."

"Je mets le vent des mots aux voiles de ma voix."

"Espérant jeter l'ancre au creux de ton oreille. Espérant faire escale aux rives de ton corps. Espérant, espérant... je ne sais pas quoi encore ... "

"Un artiste, je crois, c'est un type qui a des pouvoirs de médium. Pour faire entendre les voix qui le traversent, pour raconter ses visions."

"Je veux témoigner par la poésie qui doit être une sorte d'intuition. La raison d'être du poète, c'est de savoir ce qu'il ne sait pas."

"Oui je suis un cas, un rebelle, parce que je refuse compromissions et lois établies, parce que je me conduis en individu libre, parce que je m'obstine à refuser d'être une de ces petites machines d'une usine prospère appelée "chanson". Parce que je refuse aussi de spéculer en faisant du bluff au cœur. Alors les marchands de tapis de la chanson disent que ma carrière est un échec. Je refuse la chanson- consommation. "

"Je veux avoir affaire à des artistes, c'est à-dire à des hommes qui ne songent point à vous endormir mais à vous éveiller."

"Le jazz m'a épousé. Vous savez que le sud de la France a subi des invasions maures. Il roule sans doute dans mes veines quelques pépites de ce sang africain. Le jazz, et son caractère essentiellement rythmique, ont remué les racines de mon arbre généalogique. Une musique s'adressait directement à mon corps, à mon sexe, pour les spiritualiser.

"Je crois être un poète car la tentative de la poésie c'est justement de transmuter de l'abstrait en concret, afin que l'invisibilité d'une émotion, d'une sensation, s'incarne dans un objet sonore et visuel."

"Je prétends que ce sont les mots qui jouent avec moi. Je suis le jouet des mots. Je suis un médium, ils me hantent. Ils exécutent leurs ordres à travers le serviteur que je suis."

"C'est-à-dire que le mot, au lieu d'être abstrait et de servir uniquement à la communication, devient pour moi une sorte de cinéma sensoriel".

"Ça m'arrive souvent d'être dédoublé, vis-à-vis de moi-même, d'être mon propre orphelin. Je pense que ça appartient à ma nature, à ce côté cyclique qui me conduit à passer d'un élan vital à une sorte de presque mort... une sorte de Lazare à qui le publie dit: "lève-toi et chante".

"Au public de se servir de moi pour que je sois sa trompette, pour proférer un hymne à la vie et pour en faire une nage vers le large de l'homme."

"J'aimerais qu'ils trouvent dans ce que j'écris et chante des choses qui les concernent et qui les touchent."

"Entre la télé actuelle et moi il y a incompatibilité d'honneur."